Accessibilité malgré la COVID-19 : une étudiante syrienne brave les obstacles à l’inclusion

Novembre 16, 2020
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Souad Naboulsi est une brillante étudiante qui a décroché son diplôme en sciences de l’éducation à l’Université de Zarqa avec une moyenne de 92,7 et dont l’intelligence n’a d’égal que son empathie et son attention pour les autres.

Cette jeune réfugiée syrienne a toujours voulu aider les personnes déracinées, notamment ses compatriotes vivant dans le camp de réfugiés de Zaatari situé à la frontière nord avec la Syrie. Avec près de 77 000 réfugiés, Zaatari est le plus ancien et le plus grand camp de réfugiés syriens en Jordanie. Ces dernières années, l’aide humanitaire dans le camp a progressivement laissé la place aux services d’aide au développement, reflétant ainsi les besoins et les aspirations de ses résidents. Ce changement a conduit à accorder davantage d’attention aux personnes handicapées ou ayant des besoins particuliers, qui sont au cœur du travail de bénévole de Souad.

Au cours des deux dernières années, cinq aires de jeux accessibles à tous ont été installées dans le camp et quelque 770 étudiants handicapés sont actuellement pris en charge grâce à des salles de classe spécialisées, des auxiliaires de vie scolaire, un soutien scolaire individuel, ainsi que des aides visuelles et auditives. « Après l’obtention de mon diplôme, alors que la région était affectée par la crise de la COVID-19, j’ai fait du bénévolat à l’ACAMRS (Amal Center of the Arab Medical Relief Society), une ONG s’occupant de personnes ayant des difficultés et des besoins particuliers. »

Souad voulait transformer son nouveau temps libre en tant que jeune diplômée en une occasion de participer aux activités de l’ONG. « Mes tâches couvrent de nombreux aspects allant de la supervision de l’impression du dossier de chaque personne figurant dans la base de données de l’ACAMRS et leur distribution aux familles à la mise en relation de professionnels spécialisés et de thérapeutes avec les bénéficiaires, en passant par l’élaboration d’un rapport hebdomadaire sur les progrès des bénéficiaires. »

Souad effectue également des visites au domicile des bénéficiaires pour aider ceux qui ne peuvent pas utiliser les technologies à communiquer avec leurs thérapeutes. « Les services fournis par l’ACAMRS ont été interrompus à cause de la pandémie. Mais je ne voulais pas que cela m’arrête. J’ai donc continué à travailler comme personne de contact entre l’ACAMRS et les bénéficiaires. » Pendant ses visites, Souad fournit un appui logistique en installant les équipements nécessaires aux différents traitements de kinésithérapie, d’ergothérapie et d’orthophonie. « J’aide également les membres du foyer à effectuer ces activités pour donner aux aidants les instructions dont ils ont besoin pour continuer à accompagner le bénéficiaire dans le développement de ses capacités, ainsi que dans ses traitements de kinésithérapie, d’orthophonie et autres. »

Ses visites lui permettent également de continuer à recueillir auprès des aidants des données sur les progrès quotidiens des bénéficiaires, un retour d’information qui s’avère essentiel pour mettre à jour et adapter leur Plan d’éducation personnalisé (PEP). « Ces PEP sont adaptés à chaque personne et permettent aux familles de suivre les progrès et de les guider », explique Souad. La jeune femme n’aurait pas pu offrir de tels services sans l’enseignement qu’elle a reçu en tant que boursière du programme EDU-SYRIA financé par l’Union européenne dans le cadre du Fonds régional d’affectation spéciale de l’UE en réponse à la crise syrienne (Fonds d’affectation spéciale pour la Syrie).  

EDU-SYRIA

EDU-SYRIA est une série de projets toujours en cours et ayant débuté en 2015. Ces projets sont financés par l’UE via MADAD en réponse aux crises syriennes. Par conséquent, les principaux bénéficiaires sont les réfugiés syriens et les jeunes Jordaniens défavorisés. L’objectif ultime des projets est d’améliorer les conditions de vie de ces bénéficiaires en leur offrant des opportunités d’enseignement supérieur grâce à un ensemble de bourses accordées à des diplômés du secondaire depuis 2015.

EDU-SYRIA I a été initié fin 2015 grâce à un fonds de 4 millions d’euros qui a permis de financer 390 programmes accrédités par l’enseignement supérieur entre masters, bachelors et diplômes professionnels. Une deuxième subvention du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne a été accordée, d’un montant de 11 millions d’euros, a permis d’initier le programme EDU-SYRIA II en octobre 2016. Le projet était le plus important en Jordanie en termes de nombre de bourses d’études supérieures accordées, soit 1000 au total. Un complément de subvention d’un montant de 2,6 millions d’euros a été versé en 2019, permettant l’octroi de 200 bourses d’études supérieures supplémentaires. EDU-SYRIA III a été lancé en janvier 2020 avec un fonds de 15 millions d’euros. Les composantes/actions de cette troisième phase sont plus diversifiées et incluent notamment certaines la réintégration de jeunes adultes qui ont précocement quitté l’école. Au total, 2245 bénéficiaires entre Syriens réfugiés et Jordaniens défavorisés.

Le Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne – Madad

Depuis sa création en décembre 2014, une part importante de l’aide non humanitaire de l’Union européenne aux pays voisins de la Syrie est fournie par le biais du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne, le Fonds «Madad» de l’UE. Ce Fonds apporte une réponse plus cohérente et intégrée de l’aide de l’UE à la crise et répond principalement aux besoins économiques, éducatifs, sociaux et sanitaires des réfugiés syriens dans les pays voisins tels que la Jordanie, le Liban, la Turquie et l’Irak. Le Fonds soutient également les communautés locales débordées et leurs administrations.

Pour en savoir plus

Site web de la Délégation de l’UE en Jordanie

Site web EDU-SYRIA

Site web MADAD

 

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