Protéger les trésors écologiques : au coeur d’un des projets de l’UE au Liban

Décembre 5, 2023
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Le projet de Conservation des zones nationales écologiquement sensibles au Liban (CESNA-LB), financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par T.E.R.R.E Liban en partenariat avec l’Université de la Sagesse et l’organisation Lebanon Eco Mouvement, vise à protéger les zones écologiquement sensibles au Liban sur une période de 24 mois à partir de 2022. Le projet s’aligne avec l’objectif global de l’Union européenne de développer des outils pratiques pour soutenir la protection de la biodiversité dans les zones sensibles. Il cherche à surmonter les obstacles traditionnels grâce à des instruments politiques innovants et des initiatives communautaires de conservation.

L’ONG T.E.R.R.E Liban, forte de nombreuses années d’expérience notamment sur le terrain, s’engage activement aux côtés des communautés libanaises dans différentes régions du pays pour la protection des zones nationales écologiquement sensibles (ESA), essentielles à la conservation de la biodiversité et des ressources naturelles. Le projet CESNA-LB vise à identifier, classer et sécuriser légalement ces zones, particulièrement vulnérables aux dégradations. Paul Abi Rached, président et directeur des projets à T.E.R.R.E Liban, affirme que le Liban est reconnu pour sa richesse en biodiversité. Le pays enregistre l’une des plus fortes densités de diversité végétale du bassin méditerranéen car il abrite 1,11 % des espèces végétales mondiales en plus de 2,63 % des espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles. Environ 8,5 % de la flore terrestre est largement endémique et 3,5 % est strictement endémique au Liban. Il ajoute : «Depuis le début du projet, nous sommes intervenus dans de nombreux endroits du pays où certains portaient préjudice à ces zones écologiquement sensibles ». Cela concerne notamment l’abattage illégal d’arbres protégés comme les genévriers et les pins, la création de carrières en forêt, et le développement commercial et touristique près des cours d’eau et des cédraies en haute montagne. Les actions prises incluent des démarches judiciaires et des dénonciations médiatiques.

Des efforts soutenus

Grâce au projet CESNA-LB de T.E.R.R.E Liban, Fawzi Bteich a pu sauvegarder une source de montagne à Faraya, qui avait été préservée depuis le XIXe siècle par ses ancêtres et la municipalité locale. Cependant, ces dernières années, la crise économique a contraint de nombreux habitants à vendre leurs terrains, menaçant ainsi la source. Heureusement, l’intervention de T.E.R.R.E Liban, y compris un soutien juridique et une sensibilisation médiatique, a permis d’arrêter un projet de construction potentiellement polluant. De plus, à Afqa, un autre village du Mont-Liban, des efforts sont en cours, en collaboration avec la municipalité, pour protéger les cours d’eau et les ruines romaines contre de futurs travaux de construction. 

Un engagement pluriel

Alessia Squarcella, directrice adjointe de la Coopération à la Délégation de l’Union européenne au Liban, souligne, pour sa part, que le projet CESNA-LB repose sur l’engagement des autorités locales en tant que décideurs responsables et défenseurs des droits, œuvrant pour une gestion environnementale efficace et la promotion des investissements écologiques locaux et de l’économie verte. Elle liste les objectifs du projet, à savoir : identifier les zones écologiquement sensibles (ESA), mettre en place des instruments politiques innovants pour leur préservation, renforcer la surveillance environnementale et soutenir la réduction des risques en impliquant les groupes communautaires locaux. “Dans l’ensemble, les outils conçus, en plus des activités de renforcement des capacités et de sensibilisation prévues, devraient jouer un rôle positif dans la conservation des zones écologiquement sensibles, évitant ainsi de nouvelles perturbations écologiques et une dégradation des ressources naturelles”, affirme-t-elle.

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Développement durable