Un étudiant en virologie originaire de Syrie redouble d’efforts pour empêcher la propagation du virus

Janvier 8, 2021
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La crise sans précédent de la COVID-19 a semé la confusion et la peur dans la vie de nombreuses personnes et entraîné des incertitudes quant à leur avenir. Pour d’autres, en revanche, cette pandémie est l’occasion de mettre leurs connaissances au service des autres. C’est le cas d’Ayman Al-Farawan, un étudiant en virologie d’origine syrienne qui s’est fait un devoir d’aider sa communauté d’accueil à surmonter la pandémie.

Né il y a 28 ans en Syrie, Ayman Al-Farawan a fui à Amman quand la guerre a éclaté dans son pays en 2012. Grâce au programme de bourses EDU-SYRIA financé par l’UE dans le cadre du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne (EU Madad Fonds), il a pu reprendre ses études à l’Université de Zarqa, où il a obtenu un diplôme en biologie médicale avec mention.

« Mes études tournaient autour de la biologie et de l’analyse médicales. La virologie faisait partie de ma spécialité, alors quand le coronavirus a commencé à se propager, c’était un processus que je connaissais bien », explique Ayman.

Conscient que ses connaissances pouvaient être utiles à son entourage et à sa communauté, Ayman a décidé d’agir et s’est porté volontaire auprès du Conseil norvégien pour les réfugiés (CNR), une ONG qui permet aux réfugiés syriens dans les camps et les communautés d’accueil d’accéder à des abris, des services éducatifs, des activités pour les jeunes et des moyens de subsistance.

« Je voulais jouer un rôle effectif pour servir ma famille et la société pendant la crise, malgré le confinement total imposé par le gouvernement. » Le jeune homme a commencé à sensibiliser les membres de sa communauté par téléphone et via les plates-formes de médias sociaux en les informant sur les mesures à prendre pour se protéger durant la pandémie.

« Je connaissais les modes de transmission du coronavirus et les mesures de précaution à prendre, comme la distanciation sociale, le fait de rester chez soi, le lavage régulier des mains, etc. J’ai donc pu donner facilement ces consignes aux gens », explique Ayman. Il a organisé des séances de sensibilisation en s’appuyant sur les instructions de l’Organisation mondiale de la santé, qu’il a adaptées à son contexte local pour les rendre plus compréhensibles.

Mais cela ne lui suffisait pas, le jeune homme voulait pousser plus loin son action. Il s’est alors inscrit à une formation en ligne sur la protection de la société civile contre la COVID-19 dispensée par la Faculté de médecine et des sciences de la santé Mohammad Bin Rashid. « Je voulais approfondir mes connaissances sur ces mesures et cette formation m’a aidé à renforcer mon action en matière de prévention de la propagation du virus par tous les moyens possibles. »

C’était pour lui « un devoir » de jouer ce rôle humanitaire pour vaincre le virus. « J’estime qu’il est du devoir de chacun de soutenir les autres dans de telles situations, de faire bloc pour surmonter cette épidémie et cette épreuve », déclare l’étudiant.

Le travail réalisé par Ayman pendant la crise a contribué à stimuler davantage son esprit brillant. Il souhaite désormais décrocher une bourse pour poursuivre ses études et obtenir une maîtrise de biologie médicale. « Cela me permettrait d’être au service du plus grand nombre dans ma société et d’être encore plus efficace dans le travail social », conclut-il avec enthousiasme.

EDU-SYRIA

EDU-SYRIA est une série de projets toujours en cours et ayant débuté en 2015. Ces projets sont financés par l’UE via MADAD en réponse aux crises syriennes. Par conséquent, les principaux bénéficiaires sont les réfugiés syriens et les jeunes Jordaniens défavorisés. L’objectif ultime des projets est d’améliorer les conditions de vie de ces bénéficiaires en leur offrant des opportunités d’enseignement supérieur grâce à un ensemble de bourses accordées à des diplômés du secondaire depuis 2015.

EDU-SYRIA I a été initié fin 2015 grâce à un fonds de 4 millions d’euros qui a permis de financer 390 programmes accrédités par l’enseignement supérieur entre masters, bachelors et diplômes professionnels. Une deuxième subvention du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne – Madad a été accordée, d’un montant de 11 millions d’euros, a permis d’initier le programme EDU-SYRIA II en octobre 2016. Le projet était le plus important en Jordanie en termes de nombre de bourses d’études supérieures accordées, soit 1000 au total. Un complément de subvention d’un montant de 2,6 millions d’euros a été versé en 2019, permettant l’octroi de 200 bourses d’études supérieures supplémentaires. EDU-SYRIA III a été lancé en janvier 2020 avec un fonds de 15 millions d’euros. Les composantes/actions de cette troisième phase sont plus diversifiées et incluent notamment certaines la réintégration de jeunes adultes qui ont précocement quitté l’école. Au total, 2245 bénéficiaires entre Syriens réfugiés et Jordaniens défavorisés.  

Le Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne – Madad

Depuis sa création en décembre 2014, une part importante de l’aide non humanitaire de l’Union européenne aux pays voisins de la Syrie est fournie par le biais du Fonds fiduciaire régional de l’UE en réponse à la crise syrienne, le Fonds «Madad» de l’UE. Ce Fonds apporte une réponse plus cohérente et intégrée de l’aide de l’UE à la crise et répond principalement aux besoins économiques, éducatifs, sociaux et sanitaires des réfugiés syriens dans les pays voisins tels que la Jordanie, le Liban, la Turquie et l’Irak. Le Fonds soutient également les communautés locales débordées et leurs administrations.  

Pour en savoir plus

Site web de la Délégation de l’UE en Jordanie

Site web EDU-SYRIA

Site web MADAD

 

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