Le cadre européen des certifications (CEC) constitue une référence pour l’élaboration de cadres nationaux et régionaux conçus pour améliorer la reconnaissance des certifications dans un contexte toujours plus mobile et globalisé. La comparaison des cadres de certification est essentielle pour aider les étudiants, les demandeurs d’emploi et les employeurs à exploiter les talents et les compétences au-delà des frontières.
Pour renforcer davantage les cadres et l’engagement, la Fondation européenne pour la formation (ETF) a organisé une activité d’apprentissage entre pairs (PLA) en collaboration avec la Commission européenne. Intitulée « Comparaison entre le CEC et les cadres nationaux de qualifications de pays tiers : enseignements tirés des projets pilotes et perspectives d’avenir », cette rencontre s’est tenue les 29 et 30 octobre au siège de l’ETF à Turin.
Réunissant des représentants de 15 pays ainsi que des agences et des organisations étudiantes, cette PLA portait sur le développement du CEC, des cadres nationaux de certifications (CNC) et des cadres régionaux de certifications (CRC). Les discussions portaient également sur les mesures nécessaires pour améliorer le processus de comparaison, tandis qu’un nombre croissant de pays établissent ou perfectionnent leurs propres cadres.
Selon Michael Graham, expert de l’ETF en développement du capital humain sur les systèmes de certifications à la Fondation européenne pour la formation, « l’examen de l’historique des comparaisons réalisées jusqu’à présent permet d’analyser et d’évaluer l’efficacité des processus ».
Bien que chaque État membre de l’UE dispose désormais d’un cadre national de certifications (CNC) aligné sur le Cadre européen des certifications (CEC), l’articulation des comparaisons est uniquement possible depuis la révision de la Recommandation concernant le CEC du 22 mai 2017. Le CEC regroupe 41 pays, parmi lesquels les États membres de l’UE, les pays de l’Espace économique européen, les pays candidats à l’adhésion à l’UE ainsi que les candidats potentiels. Parallèlement, l’ETF cherche à soutenir le développement des cadres de certifications dans ses pays partenaires et au-delà, notamment en contribuant au Cadre continental africain des certifications (ACQF).
« Les demandes adressées à l’ETF pour soutenir l’élaboration de cadres de qualifications et renforcer la transparence ont montré l’intérêt de telles comparaisons », commente M. Graham. « Cela représente un atout pour l’UE, et de telles sollicitations témoignent de la valeur du CEC et des systèmes nationaux qui lui sont associés », poursuit-il.
Cet engagement accru a été renforcé par le train de mesures sur la mobilité des talents et des compétences adopté par la Commission européenne en 2023, une période également marquée par l’Année européenne des compétences. « Il s’agit de mesures importantes, car l’un de leurs objectifs est d’attirer, via la migration légale, des travailleurs en Europe afin de répondre aux pénuries sur le marché du travail », commente Koen Nomden, de la Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion (DG EMPL) de la Commission européenne.
Au sein de l’UE, 42 professions sont concernées par une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, avec notamment un déficit de plus de 10 millions de personnes par rapport à l’objectif consistant à disposer de 20 millions de professionnels des TIC d’ici 2030, mais également par rapport à la création de 1 à 2,5 millions d’emplois supplémentaires dans le cadre de la transition verte.